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what will the neigbors think?...

 


  Eklektic (fanzine jamais sorti... interview réalisée en 2003)

1_Racontez nous l’aventure Tekken pour ceux qui auraient pas suivi. Mais vous ne mettez pas la discographie sinon vous êtes des hommes morts…
- dav/ guit. : Tekken est né en 1998. Quand exactement, c’est trop me demander. A l’époque on était une bande de pote qui se réunissait pour faire ce que l’on pourrait appeler clairement de la shit noise et comme on avait pas honte, on enregistrait et on faisait des k7 (d’où une partie de notre discographie qui est strictement réservée à un public averti !) Les gars d’Hypoptalasias (le top du grindcore toulousain) nous tannaient depuis longtemps pour qu’on fasse des concerts et à chaque fois on trouvait des bonnes excuses pour y échapper. Jusqu’au jour où on a franchi le pas (c’était le 21 avril 2000.) Donc en catastrophes on a du se créer un répertoire d’une quinzaine de minutes qu’on serait capable de rejouer et, qui plus est, devant des gens ! A partir de là on s’est dit que cette expérience nous a clairement démontré qu’on était fait pour jouer dans un groupes ! Donc les concerts se sont enchaînés (parfois plus que les répétitions, au début on était à moitié d’agen et à moitié de toulouse…) ainsi que les enregistrements. Puisque tu ne veux pas la discographie, je ne te la donne pas mais ça m’étonnerait pas que david se fasse un plaisir de la mettre dans cette question ! Sinon depuis un bon moment le line-up s’est fixé et on est tous des toulousains ce qui facilite les choses.
- dav/mic. : Si david n’a pas mis la discographie c’est juste parce qu’il n’en est pas capable ! Je dois être le seul finalement à savoir tout ce qu’on a « sorti »…
- tep/ bass. : Salut je suis tep le bassiste, j’ai pris le train en marche et je suis tombé direct dans le wagon à charbon… Tekken c’est vraiment la trime ! Mais on se marre bien quand même…
- l'omniscien : Tekken n'était qu'un magma informe, sans finalité, quand je l'ai recceuilli, modelé pour en faire ce qu'il est devenu : une machine à tuer la connerie et les cons. Votre tour approche...

2_Vous êtes un des rares groupes lucides sur la qualité de votre musique. Ca vous inspire quoi de voir un groupe comme Agathocles s’investir à mort pour le DIY mais d’un autre côté dire sur sa liste de distro que les disques d’Agathocles sont fantastiques histoire d’essayer de les vendre ?…
- dav/ guit. : Je pense qu’Agathocles est un groupe très intègre, peut-être pour moi le symbole dans l’intégrité. Ils ont vraiment une bonne mentalité et un super discours ce qui n’est pas toujours le cas dans ce style de musique. Pour preuve, ils ont inventé le mince core, un grindcore « intelligent » qui parle d’autre chose que de pornographie ou de gore. Pour ce qui est de la liste de distro, il est normal de vanter les disques (y compris les siens) que tu vends. Tu ne vas pas mettre : je vends des disques mais ils sont tous pourris ! Pour exemple flagrant dans le hardcore tu as tous les catalogues où chaque groupe est le meilleur du monde qui tue tout sur son passage. C’est un peu lourd, mais c’est normal. C’est vrai que tu n’es pas obligé de faire ça non plus mais je crois que c’est un détail et ça ne remet pas en cause l’image du groupe.
- jo/ batt. : Ca veut dire quoi « lucide sur votre musique » ? Pour Agathocles, si tu fais un groupe c’est pour jouer (essayer au moins !) la musique que tu aimerais entendre, non ? et eux ils ont plus rien à prouver ! Donc je ne trouve pas qu’ils trahissent la secte D.I.Y. !
- dav/ mic : Il faut le prendre comment ça ? Je parle de ta première phrase ?! hé ! hé ! hé !… Pour Agathocles… hum, je n’ai jamais ressenti les choses comme ça… si on élargie un peu c’est clair que « l’autopromotion » est souvent dérangeante dans ce milieu… elle peut-être plus ou moins subtile… (le pire pour moi : la chronique de son groupe dans son fanzine, voire carrément l’interview de son groupe… argh ! ça c’est dur !) mais pour Agathocles et les listes que tu cites ouais… c’est pas trop méchant. D’ailleurs je ne vois pas vraiment le rapport entre le DIY et la volonté de vendre un disque ou pas… est-ce que DIY ça veut dire que tu dois garder tous tes disques chez toi après ? Tu dois avoir honte de les vendre ou un truc comme ça ? Moi, j’en sais rien, mais j’ai pas l’impression que ça ait un rapport… Je n’arrive pas à vraiment comprendre ce que tu veux dire… Je pense qu’avec cette question tu essayes plutôt de dire « je trouve qu’Agathocles c’est de la merde et je vois pas pourquoi ils se trouvent bons »… voire pire DIY = disques de merde… ça donne cette impression, non ?
Au fait, c’est pas parce qu’on est un groupe lucide qu’on se prend pour des merdes… hé ! hé ! hé !
- l'omniscien : T'as raison, l'idéal serait de s'investir à fond pour le DIY et de passer son temps et son énergie à se saborder. Fallait y penser ! C'est le concept ultime ! Je ne vois pas où se situe le problème en fait. Pendant trop longtemps, DIY a été synonyme (surtout en France) de « produits » de merdes, de concerts pérraves et de groupes à chier. Les choses changent, pourquoi s'en plaindre ? Agathocles intégre ? Pourquoi pas... Mais à une époque (premier album) ils ne parraissaient pas aussi « radicaux » et même prêt à signer sur des labels comme Peaceville, donc... Et quand on pratique ce genre de musique, faut savoir rester humble et accepter que le DIY reste la seule voie possible. Qui verrait AG sur Universal franchement ?

3_Qu’est-ce que le fait d’être « quelqu’un dans la scène » a changé à ta manière de voir les groupes de hardcore et la musique mainstream ? Je dis ça parce que plus je joue personnellement et plus je respecte les « gros » et plus je me dis que quelque part si t’es « underground » c’est que t’es trop mauvais pour ne pas l’être. Vous trouvez ça vrai ou « fasciste » comme Régis d’Attentat Sonore par exemple ?
- tep/ bass. : Je comprends pas ta question, c’est de l’ironie ou quoi ? Il me semble que tu te trompes ou plutôt tu oublies (volontairement ?…) la différence fondamentale entre les « gros » groupes comme tu dis, et les petits groupes « underground », qui fait que là on joue plus dans la même cours de récrée. Les « gros » ont souvent pour moi vendus leur âme au diable au profit du profit, tandis que je peux te dire qu’il y en a des bons « gros » groupes techniques à souhaits et vraiment bons dans la scène underground ! Des exemples j’en aurai à la pelle, c’est juste une question d’éthique, pas de technique.
- jo/ batt. : Etre « quelqu’un dans la scène » ? Ca veut pas dire grand chose pour moi ! Après l’histoire de « gros groupes » ou « petit DIY » ? Je m’en bas la race !!!… Je dis juste que je préfère vivre de la musique (à part si je dois faire du ska ou du néo métal, quoique…) que bosser dans un truc qui te fait chier à mort ! Pour finir je ne connais pas Régis (?) mais je ne comprends pas trop ce qu’il vient faire là… ?
- dav/ mic : Bon, va falloir apprendre à rédiger des questions plus simples… parce que celle-ci est particulièrement mal foutue… Enfin, ça n’a rien à voir avec le fait d’être « quelqu’un dans la scène » ou pas cette question… ?! enfin, vu ce que tu écris en deuxième partie, ça n’a pas un grand rapport… Sinon, non, je ne crois pas que Régis d’Attentat Sonore soit un fasciste. ha ! ha ! ha ! bon, comment répondre… si tu as cette impression c’est que soit tu fais ta crise « d’adolescence hardcore » (tu remets en question quelque chose que tu avais accepté les yeux fermés en arrivant…) soit tu n’es pas là pour les bonnes raisons, voire carrément par hasard… à toi de nous le dire. Donc tu t’en doutes ma réponse est inversement proportionnel à la tienne : plus je fais de trucs dans cette « scène » (d’ailleurs ça veut dire quoi devenir quelqu’un ?) et plus je me rends comptes des supercheries de ce « music business » qui ne m’inspire que du mépris. Plus je fais des choses et plus je me rends compte que tout est « facile »… Maintenant je ne suis pas non plus obtus et je peux écouter tout et surtout n’importe quoi… mais ça ne m’empêche pas de mépriser tous les groupes « hardcore » qui ne se servent de ce milieu que comme un marche pied vers une hypothétique étape supérieure… Etre là devrait, doit être un choix (éthique, politique ou ce qu’on veut…) et pas une obligation parce qu’on ne peut pas aller ailleurs… Maintenant c’est sûr que certains sont là parce qu’ils ne peuvent pas être ailleurs comme tu le dis… c’est bien dommage.. à toi de traîner avec des gens plus intéressants.
- dav/ guit. : J’ai un peu de mal à cerner ta question, mais de façon générale le fait de jouer dans Tekken n’a pas changé ma vision des groupes. Pour la suite de la question il faut voir ce que tu entends pas gros. Et puis la notion de mauvais est assez subjective. Le fait d’être « underground » est un choix (si mon but dans la vie avait été de devenir le guitariste de Johnny Hallyday je n’aurais pas appris à jouer de la guitare tout seul !) Pour devenir plus gros il faut être un peu plus « businessman. » Après il faut voir ce que tu considères comme gros, à quel niveau de « business » on se situe et comment c’est fait.
- l'omniscien : Mon seul but : devenir l'égal du démurge créateur. Mais j'aimerai être aussi mauvais que Seein Red, Undone, Nation On Fire, Unbroken, The Clash, Fugazi ou Heimat Los et pas aussi bon que Christina Aguillera, Pleymo, Limp Bizkits ou Dave. Promis juré, si un jour on devient aussi bon qu’Alizée, c'est le suicide collectif direct !

4_L’underground justement, puisqu’on en parle. Le gros truc aux concerts c’est de parler de groupes toujours plus inconnus que tout le monde se sent obliger de connaître puisque tout le monde en parle. Du coup c’est la grosse surconsommation de disques pourraves (et chers), ça vous inspire quoi ?
- dav/ mic : Ben arrête de traîner avec des ados. Ou alors arrête de traîner dans les concerts métal (vu que les ¾ des groupes « hardcore » parisiens ne sont que des mauvais groupes de metal voire pire des mauvais groupes de néo métal… pléonasme), en plus, les vrais disques de hardcore sont moins chers.
- tep/ bass. : Je vois ce que tu veux dire, c’est vrai que ça existe, on peut pas le nier… Cette espèce de quête du groupe inconnu que l’on va mettre en avant parce qu’il est ou va être à la mode dans la scène. Si on y réfléchit ce peut être une attitude détestable si on la remet dans son contexte d’origine, c’est à dire un genre de « fashionisation » de tout et de rien, chose que l’on bouffe déjà à longueur de journée à la télévision par exemple… Et puis ça peut tendre aussi vers un certain « élitisme » au détriment d’autres, mais en général ça va pas très loin. De toute façon ces comportements assez nazes, je te l’accorde, dénotent notre aliénation au système que l’on veut « combattre » en se réfugiant dans l’underground, et que l’on reproduit bêtement.
- dav/ guit. : J’ai pas vraiment le sentiment qu’il se passe ça ici à toulouse. En tout cas, s’il y a des gens qui achètent des disques sans connaître le groupe, juste parce que tout le monde en parle, si c’est ça que tu veux dire (perso, je n’en connais pas), ils feraient mieux de rien acheter du tout et de m’envoyer les thunes parce que moi, il y a un paquet de distros que j’aimerais dévaliser !
- jo/ batt. : Je pense que tu réfléchis trop… si ça te bourre, parle avec ceux qui parlent de foot.
- l'omniscien : Comment un groupe inconnu peut-il être connus de tous ? Encore un concept digne de Zarathoustra ! Je vais couper court à toutes les questions qui suivent par une réponse qui, selon moi, représente le « HC » pour une, malheureusement, grande majorité de mes ouailles dans la grande église réformée du Saint Punk. Le HC représente un moyen identitaire pour un jeune middle class de s'affirmer dans une socité qu'il pense rejeter. Communément, on appelle ça « la crise d'adolescence ». Alors le petit jeune il débarque, croit trouver une alternative (ce qui est la réalité, quand même) mais se contente de reproduire à micro échelle tous les travers de la société dominante. Ca, cela fait des siècles que tout le monde devrait le savoir. Alors il y a des sexistes, des racistes, des bourrins qui écoutent du HC. L'esprit de compet est présent aussi. Mais plutôt que le dernier portable Nokia avec 1 million de couleur, chez nous, c'est par la discothèque que l'on cherche à se différencier, à marquer son territoire et, pour certains, cela devient de la surconsommation effectivement.
Ces gens la existent. Ils sont nombreux. Mais je connais aussi beaucoup de gens qui cherchent à réelement créer une alternative, avec une vision du monde différente, expurgée des tares de la société courante. Ensuite n'oublie pas, que le moteur de cette communauté, même si les idées sont primordiales, reste la musique (« la musique, oui, la musique, tu vois sera la clé de la lutte, la solidarité »). Donc on parle de musique, de groupes, de nouveaux disques. C'est des fois très énervant quand cela devient juste un truc cool, mais en même temps c'est le kiff ultime quand tu prends ton pied sur un nouveau groupe.

5_Les groupes que vous citez parfois comme « influence » genre Hellnation, Locust, Spazz et d’autres sont tous très récents. A part Doom, le hardcore anglais et les débuts du bruit genre Sore Throat, Napalm et autres, c’est un style dans lequel vous vous retrouvez ?
- dav/ guit. : Je ne me pose pas la question de savoir si un groupe est anglais ou malais ! (il y a un paquet de bons groupes en malaisie !) ou bien s’il est récent ou si c’est un dinosaure (un peu de Ripcord, de Siege ou de Rattus de temps en temps ça fait pas de mal) du moment que mes oreilles l’ont adopté c’est le principal. Après dans les groupes récents il y a peut-être plus de choix.
- jo/ batt. : Moi j’aime Mötörhead, Heresy, Minor Threat, Nuclear Death, Napalm Death, Capitol Punishment… et j’aime pas Doom, Discharge, Infest, Lärm… ça répond pas vraiment à ta question mais c’était histoire de placer des références « old school » vu que c’est la mode bandana thrash…
- dav/ mic : Ben on sait vivre avec notre temps… Mais oui, j’aime des vieux groupes… mais pas vraiment ceux que tu as cités… Je pense que tous les groupes qu’on a cité ou qu’on cite pour nous comme influence seraient très étonné en écoutant ce qu’on fait… alors tout ça c’est de la branlette.
- l'omniscien : Je suis et reste l'unique source d'inspiration et inffluence de Tekken. Leur musique n'est qu'une interprétation personnelle qu'ils font de mes désirs. Jehova a eu Moïse, j'ai Tekken. De plus je ne suis pas anglais.

6_Vous avez pas un peu l’impression que le hardcore est un genre ou les gens sont facilement « amnésique » ? presque personne ne connaît le vieux hardcore anglais, la plupart des gens ne connaissent pas la oi! alors que c’est quand même de là que vient tout le hardcore etc. J’avais un peu décroché du truc pendant 3-4 ans et maintenant quand je parle hardcore avec des gens j’ai l’impression qu’on ne parle pas de la même musique… ça rejoindrait pas un peu le problème de surconsommation de disque ? (ça c’est une belle question qui n’en est pas une !)
- dav/ mic : Content que tu reconnaisses que tes questions n’en sont pas vraiment ! Sinon, que dire, par quoi commencer… pour moi comme je te l’ai dit le hardcore ne vient pas de la oi! (le problème c’est que tu penses en terme de riffs… là oi! c’est un riff, le punk un autre, le hardcore encore un autre… et tu ne vois pas les mouvements qu’il y a autour de ces noms… à partir de là tout ce que tu dis est fossé à mon avis… tous ces mouvements ne sont pas que de la musique et ne se limitent pas à des riffs) mais bon, passons… Oui, c’est certains, les gens ne cherchent pas vraiment à gratter, savoir ce qu’il y avait avant le dernier groupe à la mode… c’est une question de temps : cet « effort » vient généralement après un certain laps de temps… ceux qui ne l’ont jamais fait sont ceux qui ne sont pas restés assez longtemps dans la « scène » pour pouvoir le faire… ou encore une fois ceux qui sont là plus ou moins par hasard…
« Don’t wanna be a skinhead
All they do is watch sports
Don’t wanna be a skinhead
I’m fucking sick of sports

Nice haircuts is all they’re good for
Fuck the skins, fuck them all
Giving glory to the flag I hate
Fuck the skins, fuck nationalism

Stupid, moronic ideals and values,
Dress like an army, act like an asshole »
( extrait : « I don’t wanna be a skinhead » DS-13)
C’est dans le désordre mais c’est pas tellement grave… Le hardcore c’est ni du metal, ni de la oi! mais juste du punk… et je ne parle pas de musique.
- jo/ batt. : Donc le hardcore vient du ska ? Faut que j’arrête d’en écouter alors ! Et puis toi t’es un traitre vu que tu as « décroché pendant 3-4 ans » ! Je continue de penser que le hardcore te pose trop de problèmes existentiels, non ?
- dav/ guit. : Houlala, je pense qu’il ne faut pas se prendre la tête là dessus. Les gens écoutent ce qui leur plait, après si c’est récent ou super vieux je ne crois pas que ça soit très important ! Je ne crois pas que tout ceux qui écoutent du AC/DC écoutent aussi du blues, qui, me semble-t-il, est une des origines du groupe. Dans un sens c’est normal, plus on évolue et plus on s’écarte des origines (je pense qu’on peut appeler ça un pléonasme !), on descend tous un peu d’Elvis, t’aimes bien Elvis ?!
- tep/ bass. : Le problème n’est pas l’amnésie, car si tu vas par-là on peut la considérer comme générale l’amnésie, touchant tous les domaines de la société actuelle… Peut-être peut-on parler d’un vice dans la transmission « éducative » de la culture HC underground ? Pas sûr… L’homme oubli plus facilement qu’il ne retient, c’est clair. Mais pour ce qui est de la scène HC, il faut prendre en compte le renouvellement permanent des gens, des générations dans et autour de la scène. Ton point de vue est de dire que la oi! est à l’origine du HC, mais moi qui ne connaît pas du tout cette période incluse dans un ensemble d’autres périodes et mouvances musicales, je tendrai à dire de part mon expérience donc, que c’est le punk qui est à l’origine. Mais ça, ce dialogue, c’est totalement subjectif, et on ne peut pas avoir de position totalement arrêtée là-dessus…
- l'omniscien : Il y a de tout. Tu généralises. Des gens qui suivent l'actu et juste l'actu. Qui pensent que « l'émo » a été inventé par Get Up Kids et d'autres qui ne jurent, encore et toujours, que par Minor Threat. Ensuite, si l'on cherche à se créer une « culture » HC, que l'on fait un back to the roots, faut rester vigilant à pas raconter n'importe quoi ! Parce que le HC et la oi!, désolé je ne vois pas le rapport ou alors juste pour Iron Cross et les groupes New yorkais à la Agnostic, Warzone et toute la clique. La oi! N'a absolument pas le côté dynamique du HC et ce n'est pas du HC.Tu parlais de HC anglais tout à l'heure, il est où le rapport entre Ripcord et 4 Skins ?

7_Le hardcore, la mode et la réaction : avant fallait être dur, maintenant faut être sensible, avant fallait aller droit à l’essentiel, maintenant il faut faire semblant d’être « complexe ». Déviance ou fatalité ?
- dav/ mic : Je pencherais plus pour une mauvaise interprétation (de ta part.) Ton raisonnement me paraît bien manichéen. Mais bon, on peut parler du « vieillissement » de certains membres de cette scène qui finalement à engendrer quelques groupes plus « posés » qui ont pu à leur tour en influencer d’autres…Après il y a aussi la volonté punk chez certain de ne pas toujours faire la même chose… il paraît que c’est ça aussi le punk, donc d’aller vers d’autres directions, en essayant de garder l’essentiel : une manière de voire la musique, de la concevoir, une énergie, une urgence… et c’est ce qui fait « l’unité » (attention, je ne l’emploie pas dans le sens Rick Ta Lifien trade mark 1995, ok ?!) du truc entre des groupes comme Minor Threat, Hüsker Dü, Dag Nasty et Jawbreaker…
- dav/ guit. : Le hardcore évolue et on ne peut pas s’en plaindre. C’est à chacun d’y trouver ce qui lui convient (cela dit ça n’empêche pas que l’émo, ça craint.)
- jo/ batt. : Pfff… Tu devrais te mettre au reggae mec, t’aurais plus de bonnes vibrations !
- l'omniscien : Ta vision m'a l'air franchement parcelaire. Le côté plus « complexe » ne date pas d'hier. Depuis la Summer Revolution de 85 à Washington et même avant, avec Hüsker Dü, elle a quasiment toujours existé. Il y a, à l'heure actuelle, une littérature abondante sur le sujet, je te conseillle d'y jetter un oeil. D Boon n'était pas un débile, Rollins lisaient des textes de Selby sur scéne en 83, Biaffra a toujours eu un message fort et original.
Je ne vois pas en quoi il est déviant ou fataliste de chercher à se montrer moins con que la moyenne !

8_La dernière interview de Tekken que j’ai lue dans Trash D’Encre était assez nihiliste dans le style, presque pire que Murder. Ca me titille aussi de plus en plus cette envie d’envoyer tout le monde se faire mettre. Alors ras le bol ou poussée passagère ? Est-ce que vous pensez que les choses pourraient changer s’il y avait plus de genre pour les dires ?
- tep/ bass. : Le nihilisme semble quelque part assez logique quand on regarde un peu le monde de merde dans lequel on vit, et qu’on connaît la finalité de la vie. Le « rien à foutre style » ne me dérange pas plus que ça, ce qui me dérange plus, c’est quand il devient un prétexte pour les gens de ne pas faire un geste pour arranger les choses dont ils ont conscience qu’elles vont mal autour d’eux, dans leur proximité de vie. Cette espèce de flemmardise du changement qui touche un bon nombre de gens qui se disent avoir une conscience politique, et qui se complaisent dans leur inertie du « je rejette le système, mais je fais rien pour le changer », tout ça parce que ça impliquerait trop de trucs à revoir dans leur petit train-train pseudo underground, m’énerve bien, reproduction de la société quand tu nous tiens !…
C’est dur de se remettre en question, personnellement, sur des actes simples de la vie quotidienne par exemple, mais une grande partie de la solution se situe par là à mon avis, et n’appartient donc qu’à nous-même. Alors, oui les choses pourraient changer s’il y avait plus de gens pour les faire ! On n’en peut plus des simples dires. D’ailleurs je devrais fermer ma gueule !
- dav/ mic : Pour « les dire » quoi ? Les choses peuvent changer à mon avis que d’une seule manière : en donnant un « exemple » à suivre… Pas la peine de cracher sur les autres, ceux qui le font sont d’ailleurs le plus souvent ceux qui ne font rien ou pas grand chose.
Quant à cette interview ben je ne m’en rappelle plus trop… mais il ne me semble pas que les questions se prêtaient à de longs discours existentiels… Donc on peut s’amuser, nous aussi… C’est un jeu.
Et cette fois, tu la trouves comment ? Tu trouves comment nos réponses ?
- dav/ guit. : Désolé mais là je ne peux pas répondre à cette question, j’ai l’eau des pâtes qui boue !

9_Une grande constante en France dans le punk/ hardcore and co., c’est de tenter de rendre le hardcore intelligent, alors que le hardcore a toujours été un peu bébête, brutal, ouvriériste etc. D’où ma question : est-ce qu’il vaut mieux s’échiner à tenter d’apporter un peu de jugeotte au style ou se contenter de le prendre pour ce qu’il est, à savoir un genre de musique primaire fait par des gens neuneux ? putain, c’est nul à chier comme question…
- jo/ batt. : Pense au reggae, vraiment ! Je te sens tendu comme un string !
- dav/ mic : Je sais qu’on n’a pas la même définition de ce qu’est le hardcore… la tienne est plus que réductrice à vrai dire… et loin de la vérité j’espère… sinon, ça fait un moment que je me plante… Donc comment répondre à une question où au final on ne parle pas de la même chose… Quand tu parles de tout ça tu ne vois qu’une étiquette purement musicale comme on peut en voir dans les supermarchés de la musique… Tu ne vois rien de tout ce qu’il y a autour… et pire tu ne vois qu’une frange réduite de ce que moi j’appelle « hardcore » musicalement… C’est pour ça que je trouve que c’est délicat de répondre à cette question…
Maintenant à vrai dire, pour quoi que ce soit, je n’ai pas envie de me contenter du « minimum »… autrement dit, essayer de « s’élever » un peu ne peut être qu’une bonne chose, pourquoi toujours vouloir rester au ras des pâquerettes ? Et personnellement j’ai pas mal de progrès à faire ! Et dans pas mal de domaines… j’ai de quoi m’occuper pour être moins con.
D’ailleurs tu évoquais le fait que les gens n’allaient pas voir les vieux groupes de hardcore, qu’ils ne connaissaient pas l’histoire de ce mouvement etc. ben à ton tour d’aller réviser un peu… je n’ai pas l’impression que tous les groupes collent aux étiquettes que tu nous donnent dans ta question… même si je suis d’accord pour certain, il me semble que les principaux sont loin de tout ça…
- tep/bass. : Exact, je crois que tu as un problème dans la formulation de tes questions, puisque à chaque fois tu les rédiges de manière à ce que la solution, la ou les réponses possibles, aillent d’un côté ou de l’autre, dans des propos généralement radicalement opposés. C’est un peu délicat, et surtout ça peut orienter et limiter le débat. Pourtant, il est clair que le HC peut paraître bébête, brutal et ouvriériste pour des gens qui regarde ça avec des à priori et sans vouloir connaître réellement. Le terme de « musique de sauvage » est toujours bien présent dans la conscience collective. Mais à la limite ça on s’en fout, car l’intérêt d’une musique revendicative comme le HC, c’est à dire au moins radicale par sa forme, est de faire ressortir fortement les sentiments des gens. Cela peut passer par des musiques primaires ou par des musiques plus complexes, peu importe, il ne s’agit pas de faire de l’intellect HC ou de rester au ras des pâquerettes, c’est simplement se poser la question de savoir pourquoi on le fait.
- dav/ guit. : Merde, là non plus je ne vais pas pouvoir répondre, j’ai les pâtes qui sont cuites et j’ai horreur quand elles sont molles et gluantes (alors que al dente c’est un tel régal !)
- l'omniscien : Humpfff... Tu confondrais pas NYHC et HC par hasard ? Je ne pensais pas qu’en 2003 on en soit encore à ça ! Effectivement, si on se réfère à la vision new yorkaise du mouvement, c'est ta vision ras du front qui l'emporte. Malheureusement, c'est cette scène qui s'est le plus facilement imposée au début des années 90. Mais ce n'est pas la seule, du tout ! Compare à San Francisco et Gillman Street par exemple. Je ne cherche pas à dénigrer la scène de NY, il y a d'excéllents trucs qui en sont sortis, mais dans le contexte de cette ville, la violence, la pauvreté endémique, l'immigration, ses principaux acteurs n'étaient par forcément les plus fins et donc les meilleurs représentants du HC. Mais bon, quand tu vois que Roger Miret aurait appris à lire très tard grace à sa femme, cela excuse bien des choses. Ormis le contre exemple new yorkais, et comme déjà dit, si le HC est un millieu midlle class, on peut supposer que ses acteurs ont reçu une éducation, savent réfléchir, ont des idées. Personne ne cherche à rendre le HC intelligent. Il s'est toujours posé comme forme de contestation, de réaction. Cela suppose une envie d'évolution, de progresion. Ce qui doit être une forme d'intelligence, non ?
Mais si je mets tes deux dernières questions en parallèle : ce qui t'as séduit dans le HC, c'est le côté débille et beauf du mouvement ?! T'as aussi le rugby, les quilles et le porno pour assoiffer ton envie de débillité. Ainsi je t'ex-communie sans problême de notre église HC et t'enjoins de rejoindre une amicale quelconque qui assouviera ton besoin de crétinisme.

10_Tiens, une autre pour la forme : vous vous êtes intéressé au hardcore d’abord ou est-ce que vous êtes des hardos en rupture de ban comme beaucoup (moi le premier ?) Quand tu vois la manière dont tourne la scène metal, ça te rassure sur l’état du hardcore ou tu y vois le futur noir du genre ?
- dav/ mic : Bon, il va me falloir un traducteur pour tes questions… en fait il y a toujours plusieurs départ de questions et pfff ! à la fin, il n’y a pratiquement plus rien, plus de question… bizarre…
Non, je ne viens pas de la scène metal… mais l’autre david oui ! hé ! hé ! hé ! Si c’est ton cas ça expliquerait certaines de tes questions peut-être. Donc maintenant pour répondre, quand je vois la tournure que prend la scène metal ouais, ça me rassure sur l’état du hardcore parce que finalement on est loin (enfin, pas tous…) de l’état d’esprit qui y règne… heureusement. Non, le metal n’est pas le futur du hardcore, bien au contraire.
- dav/ guit. : Si tu me voyais dans la rue avec mes patchs Judas Priest, mes broches Manowar et mes t-shirts d’Accept, tu comprendrais vite de quel côté je suis ! Le hardcore c’est de la merde, y’a plus de zicos digne de ce nom. C’est plus comme avant, avant les mecs ils avaient ça dans les veines, maintenant les gars ils font ça pour le pognon et la gloire, que du business, que du paraître. Mais un jour, ils se casseront la gueule et de plus haut sera la chute. Death to false metal !
- jo/ batt.: J’abandone… Mais juste j’aime bien Kiss, Guns’n’Roses, Black Sabbath et Judas Priest!
- l'omniscien : Ouais, effectivement, si t'as un lourd passif d'hardos, t'as des circonstances atténuantes…

11_Le weewee zine on peut espérer en voir un nouveau numéro un jour ?
- dav/ guit. : Maintenant weewee paraît chaque année bissextile c’est un nouveau concept. Non, david est le maître de l’ordinateur et lui seul connaît la réponse à ta question.
- dav/ mic : Je sais pas, je vais leur demander. On prépare un split avec le zine In Dust We Trust qui changera de nom encore une fois… faut que je m’y mette.

12_C’est fini, quartier libre.
-jo/ batt.: Merci pour ton intérêt mec! Et si ça vous tente, j’ai un site de dessins et autres saloperies d’artistes = boulalaz-army.free.fr
- dav/ guit. : Go fucking vegetarian or eat yourself. Merci pour l’interview.
- dav/ mic : oi! oi! oi!
 

 

 

 

 

 


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